Histoire de
Clever Hans

Hans le malin

Hans le malin (en allemand der kluge Hans) est un cheval élevé en Allemagne et qui, grâce à son intelligence, devient célèbre dans toute l'Europe et aux États-Unis au début du XXe siècle. Ce cheval, éduqué durant quatre ans par son propriétaire, est en effet capable de donner des réponses chiffrées à des questions arithmétiques, même en l'absence de son maître.
L'intérêt que suscite son cas parmi les psychologues est à l'origine de ce que l'on appelle plus tard le « phénomène Hans le Malin », c'est-à-dire l'interprétation de signaux subtils envoyés inconsciemment par un public.

Clever Hans, quelques notes...

Le cheval Hans a dû apprendre à découvrir, par des moyens purement sensoriels, mais totalement imperceptibles pour nous les humains, ce qu’on attendait de lui. Ces signaux n’ont rien d’une fraude ou d’une supercherie puisque nous les envoyons à notre insu. Sans le savoir, les humains avaient influencés le cheval.

La réussite de Hans est fondée sur le pouvoir étonnant de percevoir ce que le corps des humains peut faire sans que ceux-ci s’en rendent compte.
Hans est un détecteur très sensible d’intensité.

Hans nous a appris quelque chose que nous ignorions : le fait que le cheval peut percevoir des mouvements que les humains ne perçoivent pas, et détecter des postures comme des indices sur lesquels réagir.

Hans était un lecteur visuel de mouvement, ceux qu’on considère comme étant des bons chevaux sont surtout des lecteurs de muscles.

Le cheval est un être poly sensoriel. Certes, le cheval utilise sa vision, mais il n’en croit jamais ses yeux, il faut toujours qu’il confirme avec son nez.

Dressage de Hans

L'aristocrate Wilhem von Osten a éduqué Hans durant quatre ans. Il remarque bien vite que son élève semble faire preuve d'une intelligence surprenante, ce qui le convainc que les chevaux ne présentent ordinairement pas de signes d'intelligence parce que leurs propriétaires ne prennent pas le temps de les éduquer...

Découvertes psychologiques

Un comité de treize savants, la « Commission Hans », est constitué par le philosophe et psychologue Carl Stumpf. Elle comprend un directeur de cirque, plusieurs officiers de cavalerie, des spécialistes du dressage animal, des vétérinaires et des psychologues, dont Oskar Heinroth, le découvreur de l'imprégnation des oiseaux. Que le cheval réponde correctement même en l'absence de son maître semble infirmer l'hypothèse d'une supercherie.

En 1904, la commission arrive à la conclusion que Hans est probablement capable de résoudre des problèmes arithmétiques, mais demande néanmoins un complément d'enquête.

Le comité passe le relais au psychologue Oskar Pfungst, qui publie les résultats de sa recherche en 1907. Il étudie ce cas d'une manière expérimentale, et effectue quatre tests : Isoler Hans et l'interrogateur de tout spectateur, pour éviter tout indice extérieur ; Utiliser d'autres interrogateurs que le maître de Hans ; à l'aide d'œillères, faire en sorte que Hans ne voie pas l'interrogateur ; puis poser des questions dont l'interrogateur ignore les réponses.
Il constate que le cheval répond correctement, quelle que soit la personne qui pose la question, mais il se trompe quand la personne est hors de son champ de vision, ou quand la personne ignore elle-même la réponse à la question. Pfungst en déduit que le cheval doit interpréter le comportement de la personne qui l'interroge. Il s'y intéresse donc et remarque que de minuscules mouvements du visage trahissent la réponse correcte, et que le cheval réagit comme à un stimulus à ces petits mouvements musculaires.

Ce n'est donc pas une supercherie, car ces mouvements sont indépendants de la volonté de l'interrogateur, et le cheval réagit véritablement à un stimulus. Toutefois, le cheval ne « réfléchit » pas véritablement à la question en elle-même.

Rien ne permet aujourd’hui d’affirmer que le mystère de Hans a été totalement élucidé et que le cheval n’utilisait pas de multiples moyens pour lire les corps humains.


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